Du social dining au click and eat

Du social dining au click and eat /Nos pratiques sociales à l'ère de l'uberisation janvier 2016

L’uberisation de la société inquiète autant qu’elle fait espérer. Menace pour certains, avancée pour d’autres, elle est en tout cas signe d’un bouleversement économique et social. Les modèles traditionnels d’organisation sont perturbés par l’arrivée de nouveaux schémas de développement. Des transports à la formation, de plus en plus de domaines sont touchés par l’uberisation. Et la restauration n’est pas en reste. En accompagnant l’évolution de nos pratiques quotidiennes, cette tendance impacte également nos habitudes alimentaires. A l’aune du tout collaboratif, les initiatives sont nombreuses pour inventer de nouvelles manières d’interagir autour du food.

Food surfing, j’irai manger chez vous.

Partager son canapé, sa voiture et maintenant son assiette. Plus rien n’arrête la société collaborative. Le social dining, phénomène relativement récent en France mais bien implanté outre-atlantique, ne cesse de faire des adeptes. Pour exemple, Vizeat, le « Airbnb du food » crée en 2014, compte désormais plus de 35 000 membres à travers le monde.

Venir chez des inconnus devenus chefs d’un soir pour découvrir une cuisine particulière et faire de nouvelles rencontres, voilà de quoi offrir aux personnes intéressées une expérience authentique et insolite. Le public concerné, décomplexé par l’échange virtuel/réel, crée ainsi de nouvelles formes d’interactions sociales, facilitées par l’utilisation des réseaux, autour du repas, instant convivial par excellence. S’inscrivant en plein dans la tendance du collaboratif, du couchsurfing au covoiturage, le eatsurfing est une nouvelle manière de créer du lien et de profiter de ce qu’Internet peut offrir en matière de mise en relation. 

Et le phénomène se décline maintenant chez les professionnels à l’image du Restaurant Day. Crée en Finlande en 2011, il s’étend maintenant dans plus de 70 pays et concerne 95 000 restaurateurs. Le but : « s’amuser, partager de nouvelles expériences culinaires et profiter de notre espace de vie commune ». Rendez-vous le 21 février 2016 pour la prochaine édition.

Uberisation du food

Restaurant Day ©photo by Karri Linnoinen via Flickr CC Licence

Cliquez, mangez

Autre tendance alternative qui bouscule nos habitudes de consommation : le « click and eat ». Les acteurs historiques comme Alloresto ou Resto-In on vu débarquer de nouveaux venus bien décidés à se faire une place dans la livraison à domicile nouvelle génération. Foodora, Deliveroo, Take Eat Easy, UberEATS… ces start-ups poussent plus loin le service. Avec une livraison en une trentaine de minutes, une flotte de cyclistes auto-entrepreneurs géocalisables en temps réel font le lien entre une clientèle urbaine en quête de flexibilité et de qualité et de bons restaurants plutôt branchés. De la compétence, de la rapidité, de la facilité d’usage…une recette qui semble marcher si l’on en croit les chiffres. Créée en 2013 en Grande-Bretagne, Deliveroo (qui ne communique pas sur son chiffre d’affaires), a levé plus de 90 millions d’euros fin novembre. Elle est maintenant en court d’implantation en Asie, Moyen-Orient et Australie. De quoi ouvrir les perspectives sur les systèmes de livraison hors food.

Uberisation du food : Click'n'eat, la livraison à domicile food 2.0

Delivery of semlor ©photo by Patrik Nygren via Flickr CC Licence

Des particuliers, chefs occasionnels, aux nouveaux acteurs de la livraison à domicile, les schémas traditionnels tendent à se brouiller, amenant controverses et problèmes de régulation. Mais que l’on soit pour ou contre, ces tendances font partie intégrante d’un mouvement global traversant notre société contemporaine. Savoir les intégrer (en les encadrant) dans les modèles existants, voilà le challenge de taille que devront relever les professionnels du secteur pour s’adapter. 

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