Niki de Saint Phalle, tambours battants /L'exposition monumentale octobre 2014

Ses Nanas et grandes sculptures colorées ont fait le tour du monde. Mais le reste de son oeuvre et son parcours engagé sont moins connus du grand public. Mise à l’honneur dans une superbe rétrospective au Grand Palais, Niki de Saint Phalle se montre comme elle est : combattive, joyeuse, violente, non-conventionnelle et surtout, jamais attendue. Retour sur une exposition à ne pas manquer. 

« Je veux créer, créer l’instant présent, créer de la beauté, quelque chose. Quelque chose qui vous ressemble, qui est dans l’instant, qui fait penser aux bombes, à une énorme explosion, à la fin du monde ! BANG ! ». 

Durant toute sa vie, Niki de Saint Phalle s’est attachée à tirer sur tout ce qui ne bougeait pas assez. De la condition de la femme, à la politique en passant par la religion, son oeuvre est une déconstruction : il faut tirer à la carabine sur des tableaux blancs pour faire exploser la couleur, il faut rencontrer ses Nanas colorées et exubérantes pour faire prendre conscience de la soumission de la femme. Cette exposition, à la mise en scène joyeuse et aérée, nous fait (re)découvrir l’univers subversif de cette artiste majeure du XXème siècle. Elle réhabilite un travail trop souvent retenu pour son caractère décoratif et pas assez pour son avant-gardisme. Une rétrospective à voir de toute urgence jusqu’au 2 février 2015.

Niki de Saint Phalle : l’exposition en images

Niki de Saint Phalle accueille le visiteur fusil au poing tandis que L’Arbre-serpent (1987) colore joyeusement l’entrée. Ces deux représentations du travail de l’artiste donnent d’emblée le ton de l’exposition.

Les Nanas

La femme est la pierre angulaire du travail de Niki de Saint Phalle. Ses Nanas sont des déesses colorées, joyeuses, aux formes généreuses. Elégamment mises en scène dans l’exposition, elles sont la représentation de l’engagement de l’artiste pour la cause de la femme.

La Mariée ou Eva Maria (1963)

Cette figure figée, presque inquiétante, fait partie de la série des Mariées, dénonciation du carcan sociale que représente l’obligation au mariage pour les femmes de l’époque.

Mon amour, pourquoi es-tu parti ?, Pourquoi ne m’aimes-tu pas ? (1970)

Dessins et écrits se mêlent avec humour, onirisme et joie. Réalisées aux crayons de couleurs, stylos et feutres, ces oeuvres sont des « mots-dessins » flamboyants.

Le Rêve de Diane (1970)

Magnifiquement mis en scène par le Grand Palais, Le Rêve de Diane est une représentation de l’univers imaginaire et onirique de Niki de Saint Phalle. Les monstres, animaux et symboles sculptés sont ceux des rêves de la déesses guerrière endormie. Ils sont à la fois effrayants et joyeux, tout comme le monde qui nous entoure.

Portrait of my lover (début 60)

Cette série des Hors d’oeuvre ou Portrait of my lover réalisée dans les années 60, vaut à Niki de Saint Phalle d’être exposée comme représentante du Nouveau Réalisme aux côtés d’autres artistes masculins. Convaincue que l’art se doit d’être participatif, elle invite le public à lancer des fléchettes sur les têtes-cibles. Inspirée par ce travail, elle commence ses Tirs quelques temps après.

Les Tirs

Niki de Saint Phalle réalise la série des Tirs à partir de 1961. Elle recouvre d’une couche de plâtre des objets et poches de couleurs qu’elle fait exploser à coup de carabine. Cet « action-painting » violent et irreversible lance sa carrière internationale. 

Tirs à Malibu (1962)

King Kong (1962)

L’art monumental

Tout au long de sa carrière, Niki de Saint Phalle s’est attachée à rendre son art public, accessible à tous. Inspiré par Gaudi et Le Facteur Cheval, Le Jardin des Tarots en Toscane en est la parfaite représentation. Entièrement auto-financé par la vente de produits dérivés, cet écrin artistique est composé d’une multitude de sculptures fantastiques réalisées en collaboration avec Jean Tinguely. L’ensemble des projets architecturaux et monumentaux de l’artiste signe une volonté d’ouverture au monde.

Informations pratique – Niki de Saint Phalle 

Du 17 Septembre 2014 – 02 Février 2015

Tous les jours de 10h à 22h (fermeture à 20h le dimanche et lundi)

Fermeture hebdomadaire le mardi

Tous les détails sur http://www.grandpalais.fr/fr/evenement/niki-de-saint-phalle