La double exposition : deux regards, une histoire / juin 2014
Parti pris graphique et esthétique, la double exposition est l’unité dans la duplicité. En créant une image à partir de plusieurs, elle engage celui qui regarde cette photographie à interpréter le représenté.
La photographie immersive et surréelle
Le générique de la série True Detective, brillamment réalisé par Patrick Clair des studios Elastic, utilise cette technique à dessein. En superposant les silhouettes des protagonistes à des clichés d’ambiance et de paysages, il introduit d’emblée l’atmosphère très southern gothic du programme. Le décor d’une Louisiane délétère se plante au fur et à mesure des images et, avant même que l’intrigue ne commence, le spectateur a déjà saisi le cadre de l’action.
La double exposition comme double récit
En sortant d’une représentation littérale de l’image, cette technique permet de raconter des histoires parallèles. Elle associe les concepts, manipule le visuel. En un mot, elle transforme le double regard, en un double récit. Elle transcende aussi le réel puisqu’elle entrecroise des éléments initialement déconnectés les uns des autres.
Rendue possible par la photographie argentique, la double-exposition a su évoluer avec son temps grâce au numérique. Mais si la technique évolue, le propos reste le même, entre hommage au surréalisme, manipulation du tangible et expression artistique à part entière.
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