
Make, espace d’Inspirations /Retour sur Maison&Objet Paris, salon du DIY janvier 2015
Le salon Maison&Objet qui fête ses vingt-ans d’implication dans le monde du design vient de fermer ses portes. Pour celles et ceux qui ont raté l’événement, nous revenons sur cette édition placée sous le signe de l’unique et de l’authentique.
Sharing, thématique collaborative du dernier salon, laisse sa place au savoir-faire et au matériau. Le nouveau mot d’ordre ? Make, pour retour à l’essentiel et à la tradition. C’est l’objet original, manufacturé, qui devient le centre de l’attention. L’essence du design ou, plutôt, de « l’alterdesign » est, ici, la matière. De la nature, comme agent de réappropriation, à l’accès à une technologie étendue, Make nous emmène dans trois nouveaux espaces de réflexion créative.
Le designer, metteur en scène de formes

Les créations d’Arturo Erbsman font se dialoguer éléments de la nature et poésie. Avec Atmos et Cumulus, ce sont les divers états de l’eau qui inspire le designer.
Le premier espace d’Inspirations présenté sur le salon, Nature Made, place le designer dans la peau du scénariste. Le créateur amorce, ici, un dialogue avec un acteur imprévisible : la nature. Les formes issues du processus innovant sont en devenir, amenées à évoluer dans le temps. Les inventeurs de l’objet, jouant avec la science, acceptent la part de hasard dans une réalisation à la finalité inconnue. La chose devient alors unique, singulière, curieuse. Découverte de ces modeleurs du vivant.

ARART, du groupe Amana, est une application qui fait vivre l’immobile. La réalité augmentée transforme ce que l’on voit : la 2D devient 3D par le jeu technologique et fait se mouvoir des forêts immobiles.

Studio Dossofiorito, duo de designers italiens, place les plantes face à des miroirs. La relation avec la nature et le visiteur se fait plus intime, la beauté des végétaux est montrée sous tous les angles. Le Phylotophiler Project nous amène à réfléchir sur la place du végétal comme « autre » sensible.

Wim L. Noorduin travaille sur « l’architecture minéralisée » et fait apparaître des formes par mélanges chimiques qu’il sculpte et modèle.

L’Objet technologique

Quand le créateur devient ingénieur et l’ingénieur, le créateur. Ici, ça n’est plus la nature qui conduit au résultat mais la technologie. Avec Techno Made, univers digital et machines prennent largement part dans le processus créatif. Le monde s’augmente de calculs scientifiques pour notre bien-être et indépendance. La machine n’est pas aliénante, mais permet d’étendre sa créativité. Les objets connectés, quant à eux, libèrent notre temps. Ces assistants nous ouvrent les portes de la créativité affranchie des tâches quotidiennes. Il n’est plus de limites pour créer et confectionner.

Les vases – Vase#44 de François Brument (In-Flexions) – sont crées à partir de sons dont les variations génèrent une enveloppe imprimée ensuite en 3D // A droite, LP Jacques, duo d’artistes, sculptent numériquement des motifs que l’impression 3D rend réels. La dentelle numérique devient un nouveau savoir-faire.

Le tensiomètre intelligent pensé par Withings qui enregistre toutes les données de l’utilisateur sur un espace personnel. L’auto-mesure ergonomique à portée de bras !
La main de l’homme
Human Made ou la création façonnée par l’homme. Les savoir-faire d’antan sont réhabilités, modifiés par les nouvelles générations de designers. La réappropriation de la tradition ancre l’innovation dans l’authentique et la matière. Le bois, le fil, le métal, la glaise, tous ces matériaux sont le point de départ de créations émotionnelles. L’objet se détache de la série et de la norme pour devenir intemporel.

Human Made s’organise en atelier, à l’image des Fablabs et autres ateliers d’artistes. Les visiteurs sont littéralement plongés dans les différents univers créatifs, chacun dédié au travail d’un matériau.

Chaise Nadurra Dram faite à la main par Gareth Neal et Hamylin Chair conçue par Gareth Neal et Bill Amberg Studios / Leather Lampshades, luminaire en peau d’agneau conçu par Pepe Heykoop.

Le travail du bois : Sebastien Cox retravaille les branches qu’il ramasse et les sculptes pour en faire des objets uniques

Paolo Ulian – Introverso. Ce vase peut garder sa forme originale ou être modelé à l’aide d’un marteau, en brisant les différentes plaques de marbres.

Le duo danois Tortus Copenhagen a reconstruit son atelier au sein du salon. Il crée des porteries face aux visiteurs pour mettre en valeur le rapport de la main à la matière.
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